Stéphanie Fischer s’arrête sur les vagabonds des boulevards

POESIE – La Genevoise Stéphanie Fischer propose un recueil sur la vie des sans-abris. Touchant, cinglant.

Photo de Stéphanie FischerAvec ce quatrième ouvrage, l’auteure nous plonge dans un univers empli d’espoir, dur à chaque page et qui retranscrit avec vérité les instants de la vie des vagabonds assis aux bords des rues. Les 26 poèmes assènent une piqûre de rappel à tous les hommes et les femmes qui avancent dans la vie sans prêter attention aux autres. Les poèmes abrupts comme «Pauvre riche» se lient aux sautes d’humeur de la poétesse. Les textes, parfois courts et ponctués d’exclamations comme «Réveillez-vous» ou «Réconfort», détonnent. Ils viennent rythmer les descriptions du vide qui séparent les êtres dominants vis-à-vis des miséreux. Stéphanie Fischer recherche au fil des pages le bout du tunnel et, malgré les constats, ne se résigne pas. Elle semble tenir l’espoir que tout un chacun ne peut pas rester sans réagir devant la misère. Dans les poèmes «Croire» et «Déni», elle met des mots sur la déchéance mais surtout conclut par un conseil, une envie de voir les plus pauvres trouver la force morale pour se relever. Enfin, il y a une chose à retenir avant toute entrée en matière. L’abbé Pierre a laissé quelques mots dans la préface du livre: «Les vrais violents, ce sont ceux qui, ayant les moyens de secourir ceux qui manquent de tout et de leur permettre de devenir des hommes, ne le font pas.»

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Stéphanie Fischer « Et puis on passe… », déjà disponible

20 Minutes - 30 janvier 2007