Maux-dits

Ce recueil de poèmes, hommage aux victimes de violences, retrace les maux partagés par tant d’entre elles à travers le monde.
Les souffrances tues ne meurent pas ! Si elles ne sont ni exprimées ni considérées, elles risquent de devenir dépression, anxiété, état de stress post-traumatique. Le démarrage d’un engrenage infernal pouvant mener à l’isolement, à l’addiction ou à l’irréversible suicide.

La reconnaissance de la souffrance des victimes est l’une des bases de toute reconstruction, une urgence de santé publique. Or les victimes se heurtent encore trop souvent à cette réaction à la fois humaine et inhumaine de déni de la part de leur entourage et se voient renvoyées à une solitude aussi injuste que mortifère. Ce fameux deuxième coup vécu par l’auteur comme peut-être pire que le premier !

Dans ce contexte en lente amélioration, il faut pouvoir dire ces maux indicibles. Pour Stéphanie Y. Fischer l’art est un vecteur qui le permet tout en maintenant une pudeur, une distance protectrice entre l’auteur et le lecteur.

À travers un style singulier et expressif, elle dépeint la dureté de son univers fait de terreur, d’impuissance, de douleur, de rage, d’injustice, mais aussi –comme pour déjouer son sort – d’espoir, de détermination, d’amour et de vie !

Enfin, la volonté manifeste, par ses poèmes, de mettre en lumière le courage et la résilience des victimes survivantes.

L’écriture tel un exutoire aux cris étouffés par l’insoutenable silence lâche et complice qui se perpétue comme irrémédiablement. Des textes pour briser cette omerta qui enferme et culpabilise les victimes.

Une révolte encore contre les peines souvent ridicules données aux agresseurs comme un ultime affront pour celles qui prennent trop souvent perpétuité de souffrance à la place de leur agresseur. Pour elles, il n’y a pas de peine légère, pas de peine avec sursis !

Stéphanie Y. Fischer est une poétesse suisse, née à Genève le 11 mai 1977. Elle est notamment l’auteur du témoignage Coupable d’être victime publié aux Éditions Favre.